Producteur et productrice de musique: un métier qui évolue sans cesse depuis 80 ans!
Comment le rôle du producteur a-t-il évolué au sein de l'industrie musicale ?
Apprends-en plus sur le métier de producteur et son évolution au cours de l’histoire de la musique enregistrée, depuis les enregistrements acoustiques des années 40 jusqu’à l’avènement de FL Studio et la musique par IA.
Sommaire
A l’écoute de nos disques préférés, on se demande souvent comment ils ont été créés. Dans de nombreux secteurs du divertissement, et en particulier dans la musique et le cinéma, il y a toujours eu de la demande pour résoudre les problèmes créatifs et permettre de catalyser la transformation d’une idée brute en un produit fini destiné à une audience de masse.
Qu’est-ce qu’un producteur ?
Traditionnellement, un producteur ou une productrice de musique est une personne qui arrive à représenter le point de vue de l’auditeur tout au long du processus d’écriture et d’enregistrement d’une chanson. Il ou elle peut franchir toutes les limites créatives en guidant l’artiste dans l’élaboration de ses paroles ou de sa musique, en lui soumettant soigneusement ses idées et ses opinions.
Un producteur peut posséder une connaissance approfondie de l’équipement audio, de l’instrumentation et de la manière de transformer les sons que l’artiste a en tête en réalité. Il peut également s’agir d’un(e) fervent(e) amateur de musique, d’une nature avenante, qui permet à l’artiste d’exprimer ses expériences les plus intimes sur un disque sans se sentir jugé(e).
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de procéder, et il est impossible de dire si une voie est plus facile ou plus difficile qu’une autre. Heureusement, nous avons eu la chance d’avoir de très bons producteurs tout au long de l’histoire de la musique enregistrée. L’étude de ces personnes brillantes et de leurs points de vue uniques nous permet de mieux comprendre le rôle en constante évolution du producteur.
A & R (Artistes et Répertoire)
Avec l’avènement du disque long à la fin des années 1940, la technologie de l’enregistrement en studio s’est développée grâce à des innovateurs comme Les Paul. Dans les années qui ont suivi, nous avons vu la reproduction musicale passer de l’enregistrement acoustique primitif, avec sa gamme de fréquences limitée (100 à 2500 Hz), à l’utilisation de bandes magnétiques multipistes haute-fidélité.
Parallèlement à cette évolution de l’enregistrement, les formats de consommation de la musique ont lentement évolué, passant des singles de 7 pouces que l’on trouvait dans les juke-boxes des dinners à des microsillons de 12 pouces d’une durée de 50 minutes et à la naissance de l’ère des albums. À partir du début des années 1950, Sam Phillips de Sun Records est devenu une figure de proue de l’industrie du disque, enregistrant des artistes légendaires comme B.B. King, Howlin’ Wolf et Elvis Presley.
Le succès de Phillips au Sun Studio est dû à son habileté à dénicher des talents et à sélectionner les morceaux idéaux de leur répertoire qui peuvent être enregistrés, coupés et emballés sous forme de singles de 7 pouces pour une distribution aisée. Entre-temps, Philips est resté à la pointe de la technologie, passant des disques d’acétate de 16 pouces aux magnétophones Crestwood et Bell en 1951, puis au célèbre Ampex 350 en 1954, qu’il a utilisé pour créer son fameux son d’écho slapback.
George Martin, le magicien de l’enregistrement
Les Beatles ont été l’un des groupes qui ont adopté et illustré le passage de l’enregistrement et de la publication de singles à celle d’albums, grâce à leur relation de travail productive avec Sir George Martin aux célèbres studios Abbey Road d’EMI. Avant de signer un contrat avec Parlophone (une filiale d’EMI) en 1962, Martin a été un pionnier dans le domaine de la production de comédies audio avec The Goon Show.
Plutôt que de se contenter d’enregistrer les performances des Beatles en studio, Martin est devenu une partie intrinsèque du processus créatif, tirant parti de son expérience en matière d’arrangement et d’orchestration. À mesure que le groupe devient plus aventureux musicalement, les idées de Martin évoluent intuitivement, mettant à profit ses compétences d’opérateur de bande et d’éditeur, tout en innovant par son utilisation ingénieuse des boucles de bande.
Au fil du temps, Martin a été influencé par la créativité prolifique du groupe et, sous sa direction, les Beatles sont passés de la production de pop bubblegum pour préadolescent(e)s à l’exploration sonore que l’on peut entendre sur Revolver (1966) et Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (1967).
La personne random assise sur le canapé
Est-il possible de devenir producteur sans formation musicale ni expérience en ingénierie audio ? Au lieu de s’occuper de la console ou de programmer le Fairlight, un producteur comme Rick Rubin se concentre sur la gestion du processus créatif d’un album en tant que projet et s’assure que la vision de l’artiste est traduite de la manière la plus percutante possible.
L’histoire du tube emblématique des Red Hot Chili Peppers, Under The Bridge, est un excellent exemple du génie de Rubin. Les paroles profondément personnelles de la chanson sont nées d’un poème griffonné dans le carnet d’Anthony Kiedis, et lorsque Rubin a découvert le poème, il a incité Kiedis à le partager avec le groupe. S’interrogeant sur le style et la qualité émotionnelle de l’idée, Kiedis était d’abord réticent à l’idée de partager la chanson.
Cependant, lorsque le jeune guitariste prodige John Frusciante entendit les paroles, les conditions devinrent idéales pour l’étincelle créatrice sous la forme des accords uniques de la chanson, à la manière d’Hendrix. Plutôt que de penser qu’ils avaient un tube entre les mains, Rubin a eu l’intuition dès le départ d’inciter l’artiste à transmettre cette qualité humaine brute à l’auditeur de la manière la plus naturelle qui soit.
Le producteur superstar
Parfois, c’est le producteur, plutôt que l’artiste, qui est le personnage principal de l’histoire. Même s’il n’est pas toujours facile de travailler avec lui, il est tout aussi déterminé à donner vie à sa vision que l’artiste le plus appliqué. Pour couronner le tout, ils ont la réputation de faire des hits en série pour tou(te)s les artistes du moment.
Par conséquent, on peut souvent entendre le travail distinctif de producteurs tels que Phil Spector, The Neptunes, Trevor Horn, Max Martin et Flood, car les chansons se démarquent immédiatement des autres productions, et ce dès la première écoute. Alors que certains producteurs ont ce son caractéristique que tout le monde recherche, comme le « mur du son » par exemple, d’autres réussissent en étant créativement polyvalents et adaptables à n’importe quel style de musique.
Bien qu’il n’y ait pas vraiment de modèle pour les producteurs superstars en ce qui concerne leur rôle, ils ont tendance à être plus pragmatiques, avec une vision claire de la manière dont les sons et les émotions doivent être transmis à l’auditeur. Une chose est sûre, ces producteurs sont allés au-delà de la simple production de disques à succès et ont créé des œuvres qui ont marqué leur époque.
Le beatmaker
Aujourd’hui, le terme « producteur » est utilisé pour décrire approximativement un « beatmaker » qui crée les pistes instrumentales des chansons pop et hip-hop. La différence fondamentale réside dans le fait qu’il s’agit d’un travail beaucoup plus artistique, dans lequel tu n’es plus le principal(e) superviseur du projet ou un intermédiaire entre l’artiste et sa maison de disques.
Les décisions d’arrangement sont prises par l’artiste et son équipe d’auteurs-compositeurs au cours du processus d’enregistrement. Ce changement de pouvoir dans les rôles créatifs a donné naissance à la culture des producteurs qui vendent des instrus à prix fixe. Si les grands producteurs pouvaient le faire tout en conservant leur part de redevances d’édition, d’autres vendaient les droits dans leur intégralité.
La diffusion en continu étant devenue la norme, les revenus de l’édition ont chuté pour les producteurs, et la vente directe des rythmes est donc devenue la norme. Dans ce nouveau paysage en ligne, la culture mondiale du beatmaking est aujourd’hui l’un des principaux moteurs de la technologie musicale et du développement de nouveaux outils de production musicale passionnants.
En savoir plus sur le rôle du producteur et l’industrie :
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