Techniques d’arrangement pour la musique électronique : 5 conseils de production
Des moyens simples pour donner vie à tes morceaux.
Tu cherches de nouvelles façons d’ajouter de la profondeur et du caractère à tes productions ? Dans cet article nous aborderons 5 techniques d’arrangement pour la musique électronique.
Sommaire
Techniques d’arrangement pour la musique électronique
Quand on aborde la production de musique électronique, l’absence de limites et de règles peut souvent rendre l’exercice assez intimidant. Cependant, il existe quelques notions fondamentales qui se retrouvent dans tous les différents styles de musique électronique qui existent aujourd’hui.
Arrangement en live
S’affranchir des limites de la perfection et arranger sa musique électronique en direct peut s’avérer très libérateur sur le plan créatif, car ton attention ne se porte plus sur des détails microscopiques, mais sur l’énergie globale et le ressenti pur de chaque morceau que tu produis. Naturellement, les notions de tension et de résolution restent des éléments structurels clés, mais la façon dont tu les exploites est différente dans un contexte de performance live.

C’est pourquoi la musique arrangée en direct est souvent plus fonctionnelle, plus dépouillée et plus minimaliste sur le plan sonore. Si les 20 layers de synthé que tu as créé dans ta DAW ont été amusants à réaliser, ils ne sont pas toujours nécessaires pour faire tourner la piste de danse à plein régime.
Que tu l’utilises dans une DAW comme Ableton Live ou dans un séquenceur matériel, le lancement de clips est un outil puissant pour arranger des boucles MIDI et audio. Si tu maîtrises l’arrangement de la batterie (et particulièrement du kick) en direct par exemple, tu constateras que le reste du morceau se mettra en place assez facilement, en particulier dans les différents styles de musique club (techno, house, hardcore, trance etc).


Les transitions
Dans la musique pop, les producteurs créent généralement des transitions dans le morceau en utilisant des changements d’accords, mais la musique électronique fonctionne un peu différemment. Dans la plupart des cas, nous cherchons soit à augmenter le niveau de tension, soit à le relâcher, ce qui implique de susciter une attente dans la composition. Attente qui sera résolue dès que le kick entrera en scène (dans la plupart des cas). De plus, il est important de noter que l’utilisation d’effets tels que les risers, les sweeps et les hits pour ponctuer les transitions est un choix stylistique très répandu et presque toujours désiré par le public, qui en redemandera encore et encore.

Que ce soit en fonction de l’artiste ou du genre créé, certaines musiques électroniques n’utilisent pratiquement pas d’éléments de transition, à l’exception d’un ou deux breaks de batterie par exemple, tandis que d’autres styles sont truffés d’effets dramatiques à tout bout de champ. Pour évaluer facilement le nombre d’éléments à ajouter, tu peux t’inspirer de la section suivante du morceau.
Par exemple, si tu passes du drop principal à la partie la plus intense et fournie du morceau, tu peux ajouter des effets sonores importants. En revanche, si tu introduis simplement un élément vocal ou mélodique pour la première fois, il est préférable d’atténuer au maximum la transition pour ne pas nuire à son accroche. De même, l’utilisation d’une mesure de silence dans une transition majeure peut augmenter le sentiment d’anticipation et d’imprévisibilité du public, qui n’en sera que plus ravi une fois le morceau relancé .


Intro et outro adaptées aux DJ
Comme nous l’avons mentionné, la création d’un morceau de musique électronique destiné à être joué par des DJ lors de festivals et dans des clubs présente des caractéristiques légèrement différentes de celles d’une chanson pop que tu essaies de diffuser sur des plateformes de streaming. Étant donné que le travail de DJ consiste à enchaîner un titre après l’autre pour un marathon de danse continu, la plupart des producteurs créent des intros et des outros pour faciliter l’insertion de leurs morceaux dans la playlist.

Heureusement, il s’agit d’un processus assez simple. Tout ce que tu as à faire, c’est prendre en compte le fait qu’il y aura deux morceaux joués l’un sur l’autre pendant l’intro et l’outro. Cela signifie que la ligne de basse ne jouera pas, tout comme les parties mélodiques les plus imposantes du morceau qui seront réservées pour plus tard. Essentiellement, le DJ ne souhaite qu’une version épurée de la section rythmique.
Il s’agit tout simplement du kick, des hi-hats et d’un ou deux éléments sonores dans les médiums, ainsi que du clap et/ou de la snare s’ils conviennent à l’arrangement. Ainsi, en distribuant intelligemment ces percussions dans les sections intro et outro, il sera facile pour le DJ de jouer 2 morceaux en même temps, sans que leurs éléments se chevauchent mal et alourdissent trop la sono.


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Plus d’informationsLe loop modifiable à volonté
Dans les années 1990, une technique de séquençage particulièrement efficace a fait ses preuves dans différents styles de musique électronique underground, notamment la techno, le dub et l’IDM, avant de se retrouver dans des genres plus grand public comme la house ou l’EDM. La musique électronique proposée étant basée sur des boucles répétitives, elle avait besoin de variations dans les motifs qui composaient les rythmes et les mélodies.

Ainsi une autre technique clé combine à la fois les notions de répétition et de variation : la polyrythmie. Par exemple, lorsque deux motifs rythmiques répétitifs mais de longueurs ou de signatures différentes sont joués, le public ressent de nouveaux moments de tension et de résolution à chaque nouvelle étape du motif. Ce phénomène confère à de nombreux styles de musique électronique une qualité hypnotique.
Bien que cela puisse paraître compliqué, c’est beaucoup plus facile à mettre en œuvre que tu ne le penses. Chaque morceau électronique, en particulier dans la musique club, possède une signature rythmique de base qui se répète pendant toute sa durée. Une fois que tu as trouvé le motif rythmique de base, il te suffit d’ajouter un second motif construit sur une unité de temps différente et de faire jouer les deux ensembles.


Filtres et délais
La composition musicale d’un morceau club se résume souvent à une boucle de quatre mesures, mais il existe quelques astuces permettant de créer un sentiment de mouvement et d’évolution. Par exemple, presque tous les morceaux électroniques ont une ligne de synthé principale ou une ligne de basse qui joue tout au long de la production. En utilisant simplement un filtre passe-bas qui monte ou descend progressivement, tu peux lentement modifier le timbre du son en question et donner l’impression qu’il évolue.

L’utilisation de filtres passe-haut et passe-bas sur les boucles de batterie est devenue un standard dans de nombreux styles de musique électronique, à tel point que l’auditeur sait à quoi s’attendre lorsqu’il les entend. Comme pour toute forme d’art, tu peux utiliser cette attente à ton avantage, et le balayage du filtre peut devenir un outil pour créer un sentiment d’anticipation partagé par tous.
Le délai est également un effet simple mais puissant qui peut être utilisé de plusieurs façons. Tu peux l’utiliser de manière subtile pour ajouter de la dimension à un motif rythmique, à une piste ou à une voix. Ensuite, en automatisant le départ (send) de tes pistes vers ton plugin de délai, tu peux introduire de nouvelles variations rythmiques ou même créer des effets encore plus dramatiques.


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