Maîtriser les progressions d’accords : le guide de l’harmonie pour guitariste
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Maîtriser les progressions d’accords est une étape essentielle pour libérer tout le potentiel de ta guitare. On va voir ensemble ce que c’est, comment ça fonctionne et, surtout, comment t’en servir intelligemment.
Sommaire
Maîtriser les progressions d’accords : petite leçon de mathématiques
Avant de poser les mains sur ta guitare, on va commencer par une courte pause théorique. Tu savais que chaque accord peut être représenté par un chiffre ? Oui, les lettres que tu connais (C, D, E, etc.) sont aussi des nombres dans une tonalité donnée.
Prenons l’exemple de la gamme de do majeur : elle comprend huit notes, la huitième étant la répétition de la première à l’octave. Do est l’accord I, mi devient le III et si, le VII. Mais attention : ces chiffres ne sont pas fixes. Dans une autre tonalité, tout change. Par exemple, le mi est le troisième accord en do majeur, mais il devient le septième en fa♯ mineur.
Chaque chiffre représente donc un accord, mais aussi une émotion. Ce qui compte, ce n’est pas juste l’accord en lui-même, mais la façon dont il interagit avec les autres. Ce dialogue entre les accords crée des couleurs sonores, des tensions et des résolutions. C’est là que la magie opère.
Les progressions d’accords les plus courantes
Comme tu l’as compris, l’ordre dans lequel tu alignes tes accords a un impact énorme sur le rendu final. Dans la musique populaire occidentale, certaines séquences sont ultra-fréquentes, voire incontournables.
Parmi elles, il y a cette progression archiconnue qu’on entend partout. Si tu veux composer un tube pop ultra-formaté, c’est un bon point de départ. En commençant par l’accord de do (la tonique), tu poses immédiatement un sentiment de stabilité, de conclusion, que l’auditeur ressent instinctivement.
Et si tu ajoutes un accord mineur juste avant de boucler la progression, tu introduis une tension subtile qui sera naturellement résolue par le retour à la tonique. L’avantage, c’est que tu peux transposer cette progression dans n’importe quelle tonalité. L’ordre des accords reste le même (I / vi / IV / V, par exemple), mais les noms des accords changent. En gros, tu ne modifies que la hauteur, pas la structure.
Les cadences
Les cadences sont ces mini-progressions qui concluent une phrase musicale. En général, elles se composent de deux accords et jouent un rôle décisif sur la sensation que tu laisses à l’auditeur.
Par exemple, une cadence parfaite (V vers I) donne une impression de conclusion nette, presque solennelle. À l’inverse, une cadence imparfaite (n’importe quel accord vers V) laisse une sensation d’attente, de suspension, comme si quelque chose n’était pas encore résolu. Et ce n’est pas forcément négatif !
Un exemple : en do majeur, si tu passes de l’accord de sixte (la) à la quinte (sol), tu descends d’un ton. Ce n’est pas forcément le chemin le plus évident, mais ça fonctionne. Cela dit, si tu veux quelque chose de propre et efficace, la cadence parfaite V-I est un classique imbattable.
Il existe aussi d’autres types de cadences qu’il vaut mieux connaître :
- Parfaite / Authentique : V vers I
- Imparfaite / Demi : n’importe quel accord vers V
- Plagale : IV vers I, l’effet « amen »
- Interrompue : V vers VI, effet inachevé
Progression des accords de blues
Maintenant qu’on a vu les progressions pop et les cadences, penchons-nous sur un style emblématique : le blues. C’est une excellente école pour comprendre comment fonctionnent les accords dans un contexte expressif et vivant.
Tu peux prendre quasiment n’importe quel morceau de rock ou de blues des années 50 à aujourd’hui : tu retrouveras la progression I / IV / V. C’est la base des jams à la guitare, le fondement du jeu à six cordes. Ici, on prend l’exemple de la tonalité de si bémol, parce que Johnny B. Goode de Chuck Berry est dans cette tonalité. C’est peut-être un peu daté, mais c’est un classique.
Cette progression colle parfaitement aux gammes pentatoniques et blues, ce qui t’ouvre un monde d’improvisation. Et l’autre atout, c’est que tu peux déplacer ce schéma sur le manche pour changer de tonalité sans effort.
Les voicings
Pour finir, voyons comment tu peux pimenter tes progressions avec les voicings, c’est-à-dire différentes manières de jouer un même accord.
Reprenons notre cadence parfaite. Tu pourrais, par exemple, remplacer un accord de D par un D7. Rien que ça, et tout sonne différemment. Le D7 ajoute une tension supplémentaire, une saveur plus marquée.
Changer la disposition des notes, ajouter une septième majeure ou mineure, jouer avec les barrés ou les octaves : ce sont autant de moyens simples et efficaces de faire évoluer le caractère d’un accord. Regarde, par exemple, les différentes façons de jouer un G ou un C : en jouant sur les voicings, tu multiplies les nuances.
Si tu ajoutes une simple septième, tout change. Tu pourrais très bien jouer une progression comme C / Am / F / G7. Ici, on parle des accords I / vi / IV / V7. Le petit « 7 » à côté du chiffre romain indique qu’il s’agit d’un accord de septième, ce qui évite toute confusion avec la position de l’accord dans la progression.
Un futur hit ?
Apprendre à manier les progressions d’accords demande du temps et de la pratique, mais c’est un investissement qui ouvre des portes infinies. Que tu reprennes une suite d’accords connue ou que tu composes ton propre morceau, comprendre les bases de l’harmonie est la clé pour t’exprimer pleinement. Alors, prends ta guitare, explore de nouvelles combinaisons et laisse libre cours à ton imagination !
Matériel de guitare indispensable :
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