de Naud | 8 Minutes
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Les presets sont un outil fantastique pour aller plus vite et trouver l’inspiration en 2-2. Mais comment les modifier rapidement pour qu’ils sonnent unique/comme toi et s’adaptent bien à ta production. Ici, on prendra l’exemple des presets de synthé mais le même raisonnement fonctionne avec des presets d’effets, d’outils de mix, de pédalier guitare, etc… Go!

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nord stage 4, une machine à presets
Le Nord Stage 4, un clavier avec de nombreux presets d’orgues, synthés, pianos, e-pianos… (source – Nord)

Un preset, c’est quoi?

Un preset (ou préréglage en bon québécois), c’est une configuration préenregistrée d’un instrument ou d’un effet. Sur un synthé, ça veut dire simplement que tout est déjà réglé pour toi: les oscillateurs, les filtres, les enveloppes, les effets, la modulation… pas besoin d’être un·e scientifique fou de la synthèse pour avoir un son déjà prêt pour le studio ou le live. Un preset te donne donc une couleur sonore complète prête à être jouée.

Exemple : sur un synthé comme Serum ou Pigments, tu peux charger un patch nommé “Future Bass Lead”, et hop — tu obtiens instantanément un son dans la veine de Flume ou Odesza.

presets arturia sur arturia.com
La page de presets d’Arturia pour acheter de nombreux sons pour leur divers synthés software et hardware (source – Arturia)

Les presets peuvent venir :

  • Du fabricant du synthé (les “factory presets”)
  • De sound designers indépendants (par ex. Cymatics ou Echo Sound Works)
  • De toi, une fois que tu auras pris le pli d’en créer !

Les presets : ton point de départ « inspiré »

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Les presets, c’est quand même une belle invention: ça te fait gagner du temps, ça te donne des idées, et parfois, ça suffit à transformer une simple loop en quelque chose de magique. En deux clics, tu peux passer d’un pad planant à un lead futuriste sans avoir à tourner 15 boutons. Et dans une époque où les idées doivent circuler vite* — que ce soit pour une prod perso, une commande, ou un jam entre potes —, c’est une vraie bénédiction.

Mais soyons honnêtes : utiliser des presets “tels quels”, c’est un peu triste. Si tout le monde faisait cela, on sonnerait tou·te·s pareil! Pratique, oui. Unique, pas vraiment.

*je n’encourage pas cela… je le constate simplement!

Une bénédiction et une malédiction

Les presets sont une bénédiction car ils te font gagner un temps fou. Tu explores des sons, tu découvres comment les designers ont construit des textures que tu n’aurais peut-être jamais imaginées. Certains producteurs·rices pros partent même toujours d’un preset avant d’affiner — il n’y a aucune honte à ça.

Mais c’est aussi une malédiction, parce qu’à force d’en abuser, tu peux vite tomber dans le piège du “déjà-entendu”. Quand tout le monde utilise le même pack “Lo-fi Keys Vol.3”, les productions finissent par se ressembler dangereusement.

Tout comme l’utilisation systématique des mêmes presets, les générateurs de chanson par IA ont aussi tendance à uniformiser/aseptiser la production musicale. A utiliser avec parcimonie!

C’est un peu comme si chaque groupe de rock du monde utilisait la même guitare, le même ampli et les mêmes réglages : ça sonne bien, mais ça manque d’âme.

Attention à ne pas sonner comme tout le monde

Dans un monde saturé de sons, ton design sonore devient ta signature. C’est pour ça que c’est crucial de ne pas te contenter d’un preset par défaut. Même un petit tweak peut faire une grande différence :

  • Change le filtre : ouvre-le ou referme-le un peu pour donner plus d’énergie ou d’intimité.
  • Modifie l’enveloppe : rends ton attaque plus douce ou plus percussive.
  • Joue sur les effets : retire un reverb trop longue ou ajoute un delay court pour créer du mouvement.


Pour un exemple concret, écoute le lead d’“Midnight City” de M83. C’est un simple preset d’Alesis Andromeda modifié pour devenir ce son culte. Ce n’est pas le synthé qui a fait le morceau, c’est la personnalisation du son.

Ne jamais modifier ses presets = danger

Quand tu laisses un preset “brut”, tu passes à côté de l’occasion d’apprendre comment ton instrument fonctionne. Chaque petit ajustement est une leçon de sound design : tu comprends mieux ce que fait un LFO, comment les enveloppes interagissent, ce qu’un filtre passe-haut change dans ton mix.

Et surtout : tu risques de saturer ton mix si tu utilises trop de presets tels quels. La plupart des patches sont faits pour “impressionner” quand tu les testes seuls — donc avec beaucoup d’aigus, de basses, et d’effets. Mais dans une prod complète, ces sons peuvent vite devenir trop chargés.

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Plus d’informations
Une vidéo détaillant un peu comment bien utiliser les réverbs, tu peux appliquer ces idées aux réverbs de tes preset pour mieux les contrôler.

Astuce rapide : quand tu trouves un preset que tu aimes, baisse le volume et nettoie les extrêmes (coupe légèrement les sub-basses et les aigus très brillants). Tu verras, ton mix respirera mieux. Idem pour les effets, les presets sont souvent noyés dans la réverbération, la compression, ont des delays avec un feedback très long… Passer 5 minutes à ausculter

Comment bien modifier tes presets

On parle, on parle, mais tu es là pour les conseils pratiques… pas vrai? Pas besoin de refaire le preset qui te plaît de A à Z: quelques manips simples peuvent transformer complètement ton son.

  1. Commence par le filtre.
    C’est le plus expressif : un simple cutoff plus bas et ton lead devient un pad tout doux.
  2. Change la reverb/delay.
    Les presets sont souvent noyés dans les effets — adapte-les à ton espace de mix. Joue du dry/wet pour donner de la lisibilité à ton patch. D’autres paramètres comme le feedback ou la densité peuvent aussi être aussi à ajuster.
  3. Touche aux enveloppes (ADSR).
    Un release plus court = son plus sec. Un attack plus long = son plus doux. N’hésite pas à le timer à ton morceau. Un pad avec un release trop long peut vraiment alourdir ton morceau.
  4. Explore la modulation.
    Mets un LFO sur la hauteur, le filtre ou le pan pour ajouter du mouvement. S’il y a déjà un LFO en place, joue avec pour essayer de le caler sur le beat du morceau ou au contraire le décorreler. C’est toi qui choisis.
  5. Teste la vélocité et l’expression.
    Si tu utilises un clavier MPE ou expressif (comme le Push 3, le Seaboard RISE ou encore l’Osmose d’Expressive E etc.), c’est là que ta personnalité prend vie. Il faudra sûrement un peu de programmation pour adapter le preset, mais là tu es sûr qu’il sonnera exactement comme toi.
trent reznor vs un pauvre dx7
Trent Reznor de Nine Inch Nails a beaucoup utilisé les présets du DX7 sur scène… avant de détruire le pauvre synthé par la suite.

Et surtout : sauvegarde tes variantes de préréglages.
Si tu modifies un son et que tu l’aimes, enregistre-le comme “MonPad_01”. Dans trois mois, tu seras content·e de le retrouver.

L’étape suivante, créer tes propres presets?

Créer ses propres presets, ce n’est pas réservé aux sound designers pros. C’est une manière de comprendre ton instrument à fond, d’avoir tes sons “signature” toujours prêts, et de te construire une identité sonore cohérente.

Tu peux commencer par :

  • Prendre un preset existant et le modifier pour entraîner ta créativité.
  • Recréer un son que tu aimes à l’oreille.
  • T’imposer des contraintes (“je n’utilise qu’un seul oscillateur”, “pas de reverb”, etc.).

Petit à petit, tu vas développer une oreille de designer. Et surtout, tu vas te sentir beaucoup plus à l’aise pour sculpter des sons qui te ressemblent. Pour aller plus loin, tu peux explorer des tutos comme :

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Plus d’informations

Les presets sont des points de départ, pas des destinations. Utilisés intelligemment, ils te permettent de gagner du temps, d’apprendre et de créer une patte unique sans devenir sound designer à plein temps.

Alors la prochaine fois que tu ouvres ton synthé, ne fuis pas les presets, mais ne les utilise pas tels quels pour autant — apprends à les dompter et à les faire sonner comme toi. C’est là que tu trouveras ton vrai son!

Plus sur la synthèse:

oberheim teo 5

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