Chanteurs et chanteuses: les 5 pièges à éviter en live
On liste tous les pièges à éviter en live, pour que tu chantes en toute sérénité à chaque concert.
Ah, être chanteur·se principal·e du groupe… la classe non? On tient la mélodie, on est au centre de la scène, on peut bouger sans être bloqué.e par son instrument et vibrer au plus proche du public. Mais dans les faits, la réalité peut être moins rose: phobie de la fausse note, oubli des paroles, interactions avec le public bancales, manque de présence scénique… il y a de quoi stresser! Mais ne t’inquiète pas, on te donne les 5 pièges principaux à éviter quand tu chantes sur scène et on t’explique comment les régler.
Sommaire
Être chanteur est-il plus difficile qu’être instrumentiste?
Soyons honnêtes, il y a pas mal de débats sur ce sujet. Pour certain.e.s instrumentistes, le chant serait plus inné, plus facile car on peut sortir des notes plus facilement en chantant qu’en jouant des instruments complexes comme le trombone, le violon ou la batterie. Pour d’autres, être chanteur principal serait le plus dur car cela implique de se livrer au public sans pouvoir se « cacher » derrière son instrument ou se mettre sur le côté de la scène, couvé par le regard bienveillant de ton batteur·se qui tient la baraque.
Mais faire de la musique live, quel que soit l’instrument pratiqué ou joué, comporte son lot de risques. C’est pour ça qu’on le fait, non? En premier lieu, le chant live implique simplement des problèmes particuliers car tu es l’instrument et que ton état de forme/santé va introduire plus de variables sur scène qu’un instrument classique. Le deuxième point clef est qu’en étant chanteur·se principal·e, tu dois aussi gérer le public et cela… et bien ça n’a rien à voir avec la musique. C’est presque du théâtre ou de l’art oratoire. Il faut donc simplement préparer cet exercice séparément et l’inclure dans ta routine de répétitions. Allez, on respire un bon coup et on y va.
Voici les 5 pièges principaux à éviter dans le chant live pour commencer. Nous continuerons la série dans un autre article, car les pièges sont innombrables sur scène. Tu ne pensais pas avoir signé pour ça quand tu as commencé le chant, hein?
Piège 1: Le trac
La bouche pâteuse, une respiration accélérée, l’envie de boire 10 litres d’eau après chaque chanson, une petite perle de sueur qui roule sur le bas du dos… si ces délicieux symptômes te sont familiers, tu souffres peut-être de trac.
En plus d’être très désagréable à vivre, le stress pré-concert peut avoir un impact désastreux sur ta performance: oubli de paroles, fausses notes car tu es trop tendu·e pour contrôler ta voix ou énergie bizarre renvoyée au public. Certain·e·s artistes se dégoûtent même de la scène à force d’accumuler ce stress.
Mais alors, comment contrôler ce satané stress? Voici quelques pistes:
- Bosser à fond tes chansons: plus tu es préparé·e, plus tu seras rassuré·e et moins il y aura de place au hasard et au stress. Échauffe-toi également avant de monter sur scène pour te détendre.
- Éviter les chansons trop difficiles pour tes premiers concerts: laisse ton ego de côté et prends des chansons où tu te sens en « sécurité » vocalement. Quand tu auras rodé ta confiance scénique, tu pourras t’attaquer à du Adèle ou du Greta Van Fleet.
- Faire de la méditation, en particulier avant de monter sur scène. Quelques exercices de respirations bien calés peuvent vraiment t’aider à ralentir ton rythme cardiaque et à te détendre.
Bien évidemment, il est impossible de détailler toutes les techniques pour gérer le stress dans un article de 2000 mots. Si tu veux un article dédié à ce thème-ci, n’hésite pas à nous le dire en commentaires!
Piège 2: Ne pas articuler
ZE, SHO, MEUST, GO, ONE. On est d’accord, trop articuler n’est pas vraiment idéal pour avoir un flow fluide mais il est quand même important qu’on puisse comprendre ce que tu chantes… que ce soit en français ou en anglais.
En chanson française, variété, rap ou tout style basé sur l’histoire et les paroles… tu deviens presque plus un narrateur·rice ou un compteur·rice qu’un chanteur·se. Les paroles sont-elles plus importantes que la mélodie? Je vous laisse débattre de ça en commentaires.
Il est donc important de s’entrainer à être intelligible sans sonner comme un robot. Pour cela il faut chanter… en ouvrant la bouche! Evident non? Pourtant, je suis sûr que si tu fais le test en chantant face à ta glace, tu verras que ta bouche sera moins ouverte que tu ne le crois. Tu as déjà essayé de parler la bouche fermée? Et bien en chant, c’est pareil: tu dois ouvrir pour avoir un son clair et compréhensible. N’hésite pas à regarder la vidéo ci-dessus pour glaner quelques conseils et exercices pratiques à incorporer dans ta routine.
Piège 3: chanter au-dessus de ses moyens
Oui, chanter de manière virtuose comme Loïc Nottet ou Lady Gaga c’est tentant… mais ce n’est pas forcément à la portée de tout le monde et ce n’est pas forcément ce qui sert le mieux les chansons que tu joues sur scène. Less is more, les ami·e·s.
Réduire sur les effets de voix (vibrato, voix soufflée, distorsion) et simplifier les phrasés peut t’aider à rendre tes chansons plus accessibles aux nouveaux auditeurs et surtout… à prendre moins de risque en live. Qu’est-ce qui est préférable, un passage technique mal exécuté ou quelque chose de simple avec de l’émotion, de la puissance et la détente?
En répète, n’hésite pas à demander à tes musicien·ne·s ce qu’ils pensent de tes lignes de chant pour avoir leur avis honnête et sans filtre. Une autre technique est de simplement t’enregistrer avec un enregistreur (Zoom, Tascam ou autre) et ensuite d’écouter ta performance. Cela peut être douloureux à la première écoute mais si tu t’accroches et que tu notes ce qu’il y a à améliorer sans te juger trop durement… tu vas progresser comme jaja!
Piège 4: trop (ou pas assez) parler
« Oui, alors cette chanson a été composée il y a 7 ans de cela, quand je traversais une crise existentielle à cause des opinions politiques de mon chat et… (insérer diatribe de 7 minutes). » On a tou·te·s déjà connu ou pratiqué ce genre de transitions, pétries de bonnes intentions mais un peu longuettes ou mal structurées pour le public. Emmener ton public dans ton univers et l’histoire de tes chansons ou des reprises que tu joues, c’est génial. Mais tout est une affaire de modération et… de préparation!
Oui, blablater entre les morceaux, ça se prépare. Il faut garder les choses naturelles, bien évidemment mais au moins écrire la structure de ce que tu vas dire peut vraiment aider. Plus tu prépares tes mini-discours, plus ce sera pro! Comme tes chansons en fait. Il convient également de limiter la durée de ces transitions et leur fréquence: le public n’a pas besoin de t’entendre parler entre chaque morceau. Une transition musicale, un simple décompte du batteur·se ou pourquoi pas une transition parlée par un·e autre musicien·ne peut très bien marcher.
Une très bonne astuce, si tu as quelque chose d’un peu long à dire est de le faire sur la musique de tes camarades de groupe. Préparez ensemble le déroulé de la transition musicale en répète, définissez une durée pour ton discours (4 ou 8 mesures par exemple) ou un signal pour terminer, travaillez pour que les instruments laissent de la place à la voix et tout devrait aller. Cela fera beaucoup plus pro et travaillé que de simplement parler entre les morceaux à chaque fois. Encore une fois, ton enregistreur ou téléphone est ton ami pour réécouter et valider tes transitions.
Piège 5: mal gérer son micro
Sur pied, à la main, sans fil ou pas, quelle distance par rapport à la bouche? Pas évident de savoir comment utiliser ce petit « amplificateur à main » qui vient parasiter tes faits et gestes. Mais déjà, qu’est-ce que mal gérer son micro? Si ta voix manque de basse en live, ou au contraire si elle est un peu trop boomy et peu intelligible… ton utilisation du micro est peut-être à revoir.
Plus tu seras proche du micro, plus l’effet de proximité et les basses seront amplifiés. Les plosives les et sifflantes (ces sons un peu perçants ou percussions tels que t, sh, b, p et ffff) seront également boostées… attention à bien doser! Au contraire, si tu tiens le micro trop loin, tu vas perdre le corps et les basses. N’hésite pas à faire des tests pour trouver la bonne distance.
Là où ça devient compliqué c’est qu’il faut adapter cette distance selon si tu chantes fort ou à bas volume. Idem selon la tessiture employée, par exemple si tu chantes fort et grave il vaudra mieux un peu reculer le micro de ta bouche. Bien sûr la compression que mettra l’ingénieur son sur ta voix aidera à lisser ton son mais rien ne remplace une bonne technique de micro. C’est un peu fastidieux au départ mais ça te fera sonner 20x plus pro!
L’inclinaison du micro va également influer sur le timbre final: plus tu le pointes vers ta gorge plus tu feras ressortir les graves et auras un son mat. De manière opposée, si tu le pointes vers le haut de ton palais, tu auras un son plus brillant et clair. Expérimente donc selon ton type de voix et le rendu recherché. Allez, arrêtons-nous pour aujourd’hui… ça fait déjà pas mal d’infos à digérer non?
La solution ultime: travailler chaque détail de ta perf’
Pas de secret pour identifier chaque source de problème et trouver une solution par la suite. Tu n’es pas satisfait de ta justesse en live? Regarde ce qui peut te faire dérailler (mental, préparation physique, technique…) et travaille-le chez toi. Tu n’aimes pas le son de ta voix en live? Bosse le placement micro ou fais évoluer ton matériel. Tout est une question de travail, comme pour n’importe quel instrument.
Au final, tout cela est rassurant car tous ces problèmes ont une solution pratique. Pas de chamanisme ou de chanteurs innés… si tu bosses, tu amélioreras ton live rapidement. Si ce petit top et les solutions apportées t’ont convaincu·e, n’hésite pas à nous faire des propositions de thèmes liés au chant et au live à couvrir. Allez, bonne pratique!
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